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L’Université de Bordeaux porte un projet en phase avec la feuille de route néoaquitaine des industries de l’Electronique

Les métiers et formations en Electronique souffrent d’un déficit d’attractivité, alors que la filière industrielle est porteuse d’avenir (innovation pour les transitions environnementales, industrie 4.0 et réindustrialisation au sens large). La conséquence est une filière professionnelle sous tension en termes de recrutement.

Les enquêtes menées par KYU Lab en 2018-2020, à l’initiative du CSF Electronique, caractérisent la tension au recrutement, la répartition géographique des offres d’emploi et le profil des recruteurs. Elles permettent également de dégager une typologie régionale à deux niveaux : les régions accueillant les industriels du semi-conducteur (les « fondeurs »), à l’image des régions Ile-de-France et Auvergne-Rhône-Alpes (type 1) et les régions où l’électronique est principalement présente au travers d’entreprises situées plus en aval de la chaîne («équipementiers», « systémiers » et leurs sous-traitants) et dont le tissu s’avère très dense (type 2). Dans le cas du type 1, l’écosystème électronique est une évidence. Dans le cas du type 2, l’écosystème électronique nécessite une action spécifique de mise en réseau, pour une meilleure articulation formation-entreprise-recherche.

Pour sa mise en œuvre, le projet CAP ELENA a obtenu de l’état un financement de 5,3 M€ pour mettre en œuvre son programme sur 5 ans à partir du 1er décembre 2023.

Description du projet

Objectifs en lien avec les attentes de l’AMI CMA

Sur la base du diagnostic national, teinté des spécificités régionales du besoin en compétences, le projet CAP ELENA a pour objectifs :

- d’augmenter le nombre d’élèves ou étudiants entrants dans les formations initiales en présence, - de les fidéliser vers les métiers de l’électronique au moyen de pédagogies innovantes,
- d'augmenter de manière significative le nombre d’apprentis,
- de promouvoir la diversité, l’égalité des chances, l’égalité de genre,

- d'impliquer les industriels dans l’ingénierie de formation pour expérimenter de nouveaux schémas d’alternance, pour l’apprentissage et la formation continue,

- d'expérimenter des synergies entre formation industrielle et formation académique,
- de maintenir une interaction continue avec la filière industrielle pour les actions de communication auprès du jeune public et l’amélioration de l’offre de formation en fonction de l’évolution des besoins en compétences.

Méthode

Pour atteindre ces objectifs, le projet propose une approche structurée en 4 Lots. Les Lots « opérationnels » (2, 3, 4) seront soutenus par le Lot 1, transversal et dédié au management du projet et à l’évaluation de l’impact.

Le Lot 2 prévoit de déployer un plan de communication à destination des lycées et collèges. En mettant en commun divers outils promotionnels, il s’agit de mobiliser des ambassadeurs de l’électronique (enseignants du supérieur et industriels) pour communiquer auprès de ce jeune public sur les objets d’étude et métiers de l’Electronique. Ces actions de communication seront menées au moyen d’outils promotionnels existants ou innovants, telle que la réalité virtuelle de découverte des sites et équipements des partenaires industriels. Les activités mises en œuvre vont également tirer parti des manifestations pédagogiques existantes, dans une logique de mutualisation des efforts. Enfin, une collaboration renforcée entre enseignement secondaire et enseignement supérieur permettra de déployer au mieux ce plan de communication mais également de proposer des formations courtes aux enseignants concernés des lycées et collèges, de sensibiliser les conseillers d’orientation et d’interagir dans le cadre de la préparation des lycéens à certaines épreuves comme le grand oral du Bac.

Le Lot 3 prévoit de dynamiser l’offre de formation initiale (Bac / Bac +5). Un ensemble d’innovations pédagogiques mettant en avant les applications industrielles et les enjeux environnementaux seront développées et mises en œuvre avec des modalités pédagogiques dites « actives ». Ces innovations pédagogiques comprennent notamment des enseignements par projets, en classe inversée, des jeux éducatifs ou concours, des activités avec réalité étendue ou encore des démonstrateurs conçus en collaboration avec les industriels. Un effort de créativité en ingénierie de formation s’appliquera à expérimenter de nouveaux schémas d’alternance pour une meilleure projection de la réalité industrielle par les jeunes apprenants. L’implication des industriels est un pré-requis dans la co-construction de tels parcours. Enfin, un réseau de plateformes de démonstration, hébergées par les établissements d’enseignement et certains sites industriels, sera valorisé et servira au déroulement d’évènements pédagogiques et ludiques, à destination des jeunes publics et de leurs enseignants.
Le Lot 4 est un socle sur lequel s’appuieront les développements prévus dans les Lots 2 et 3. Sur la base des plus de 300 entreprises industrielles néo-aquitaines répertoriées comme représentatives de la filière électronique, un dialogue nourri et continu avec les dirigeants-employeurs sera établi, notamment pour collecter leurs besoins immédiats ou de moyen-terme en compétences. Ainsi le recueil régulier du besoin des métiers de l’Electronique permettra l’amélioration continue de l’offre de formation. En identifiant et caractérisant l’écosystème Electronique néoaquitain, ce lot portera une attention à la cohérence entre offre de formation et besoin en compétences, à l’implication des industriels dans les formations et veillera à communiquer sur les actions de ce projet auprès du dense tissu industriel régional. C’est dans ce lot que se concentreront les efforts pour renforcer et adapter l’offre de formation continue, pour déployer des parcours d’acquisition de compétences techniques à destination de salariés actifs, de seniors ou de demandeurs d’emplois du territoire néo-aquitain.

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