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Projet REACT « Campus connecté ESTIA »

La mission de l’ESTIA est de former des ingénieurs et assistants-ingénieurs, de développer leurs compétences pour qu’elles et ils puissent répondre aux enjeux de notre société, aux besoins des entreprises et contribuer au développement économique des territoires.

La crise COVID a depuis plus de 18 mois bouleversé nos usages pédagogiques. Les expériences forcées des formations 100% à distance sur des promotions entières ont montré les limites de ces méthodes pédagogiques. « Il avait déjà été démontré le peu d’efficacité des MOOCs et le nombre important d’abandon pendant le parcours pédagogique. Pendant cette période, le 100 % distanciel a induit des décrochages, des difficultés pour les élèves et les étudiants de monter en compétence ». C’est certainement la position que peut tenir les enseignants nostalgiques ou réfractaires au changement. Cette période difficile a été l’occasion de mettre en pratique, un peu sans filet, des méthodes pédagogiques associant des temps de formation à distance synchrone ou asynchrone, des revues de projet à distance entre enseignants et élèves ingénieurs tout comme ils pourront en avoir dans des programmes de R&D dans l’industrie. Lorsque les contraintes sanitaires se sont desserrées, il a été possible d’investiguer des solutions pédagogiques mixtes et/ou hybrides avec un pourcentage significatif de face à face avec l’enseignant. Le temps de travail à distance des élèves est alors réservé à une appropriation individuelle des fondamentaux et des connaissances. Ce parcours pédagogique devient vraiment individuel, au rythme de l’élève, lorsque l’environnement numérique peut proposer des activités asynchrones ; chaque élève prend le temps nécessaire pour acquérir les connaissances, à son rythme.

Il y a donc eu aussi de réelles avancées dans les pratiques pédagogiques à l’ESTIA pendant cette longue période. La durée de l’expérimentation forcée a permis des ajustements pour répondre au mieux aux besoins des élèves. Le temps de formation à distance a été réduit à 50 % ces derniers mois et nous devons envisager de tendre vers un équilibre des temps de formation à distance (synchrone et asynchrone) et des temps sacralisés devant l’enseignant pour consolider les fondamentaux (acquis à distance) et mettre en pratique pour acquérir les compétences. Tout comme dans les entreprises où le télétravail s’est installé (plus ou moins naturellement), un temps raisonné de télé-enseignement ou temps pédagogique à distance doit être proposé aux cohortes d’étudiant pour répondre à leurs besoins et envies et pour les préparer à un environnement professionnel en forte évolution.

L’environnement technique et numérique de l’ESTIA doit donc accompagner ce changement avec rapidité et efficacité pour mettre en place dans la durée ces nouvelles pratiques pédagogiques, pour passer de l’expérience au process rationnalisé.

La livraison en septembre 2020 du nouveau bâtiment « ESTIA 3 », a entrainé une réorganisation des espaces pédagogiques situés à dans nos autres bâtiments de formation ESTIA 1 et ESTIA 2, pour optimiser le fonctionnement de l’ensemble, la gestion des groupes d’étudiants, et ainsi permettre l’accueil de 300 étudiants supplémentaires.

La nouvelle pédagogie permet d’accueillir « virtuellement » un plus grand nombre d’élèves pendant les temps de formation à distance. L’environnement numérique de formation doit donc être relié à un réseau internet très haut débit permettant de connecter l’ensemble des services distants de formation aux usagers, étudiants, élèves ingénieurs, apprentis, apprenants de la formation continue. Cette évolution radicale des pratiques pédagogiques nécessite donc un accès aux serveurs de l’ESTIA, à l’environnement de stockages de données pour que les apprenants connectés pendant une séance pédagogique de CAO puissent faire « tourner » les modèles numériques. Il faut donc que la chaine numérique puisse être de grande qualité, de l’ordinateur de l’étudiant -dont les caractéristiques ont nécessairement évolué au regard des exigences numériques des nouvelles pratiques pédagogiques- jusqu’au serveur de calcul installé de l’ESTIA. Il faut aussi que les capacités de l’environnement numérique de

l’enseignant soient en adéquation avec ces nouvelles contraintes pédagogiques ; il ne s’agit pas de se limiter à un seul ordinateur portable mais de compléter sa panoplie d’une tablette graphique pour augmenter à l’infini les dimensions du tableau blanc, les oreillettes et micro permettent de répondre pendant une session pédagogique hybride de répondre simultanément à des élèves à distance et en face à face dans une salle de cours ultra-connectée. L’activité même de l’enseignant a évolué ; le travail préparatoire de la séquence pédagogique ne nécessite pas uniquement un temps de réflexion et de mise en forme en PowerPoint (outil dépassé) mais de construire des séquences animées, des vidéos interactives dans un studio d’enregistrement et de montage. Ces vidéos préparées à l’avance, les enregistrements effectués pendant les séquences d’amphi connectés avec un auditoire en télé-enseignement constituent la data, les sources numériques des nouvelles activités pédagogiques. Cette surcouche numérique permet d’augmenter les capacités de l’enseignant 4.0 à l’ESTIA.

La stratégie de notre évolution pédagogique est in fine de construire un « Smart Campus », un campus connecté aux élèves et au territoire, doté de plateaux techniques agiles, de living labs, de studio numérique d’enregistrement ouverts à l’expérimentation. Nous sommes persuadés qu’il nous faut recourir au maximum aux principes de pédagogie active et à la puissance des outils numériques pour individualiser les parcours de formation et leur offrir une portée multisite, en coopération et partage avec d’autres Établissements, qu’il s’agisse de « tiers-lieux », de « campus connectés », ou de « confrères alliés », sur d’autres territoires.

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